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.Le seau avait entre-temps roulé sous un banc, là où le bedeau le trouverait avant d'éclater en sanglots.Et je m'interrogeai sur les conséquences de mes actes J'avais agi sans réfléchir, comme Verity lorsqu'elle avait pénétré dans la Tamise pour sauver le chat.Mais ce n'était pas ce qui changerait le cours de l'histoire.La Luftwaffe se chargerait de compenser d'éventuelles incongruités.Des flammes léchaient le plafond en bois sculpté de la chapelle des Merciers et ce n'était pas un peu de sable qui me permettrait de les éteindre.Dans deux heures, tout se serait embrasé.J'entendis un grondement sourd et quelque chose tomba au-delà de la chapelle des Ceinturiers, l'éclairant un instant.Une seconde avant le retour de la pénombre, j'aperçus la croix du xve siècle et l'enfant agenouillé à sa base.Dans une demi-heure, le prévôt Howard les verrait derrière un mur de feu.— Verity ! Verity !— Ned !Je me tournai et remontai l'allée centrale.— Verity !J'atteignis l'extrémité de la nef et criai encore :— Verity !Puis je tendis l'oreille.— Ned !A l'extérieur de l'édifice.Au sud.Je me faufilai entre les bancs, trébuchai et sortis.Plusieurs personnes s'étaient réunies pour assister au spectacle.Deux jeunes gens d'aspect peu recommandable riaient adossés à un réverbère, les mains fourrées dans leurs poches.— C'est quoi, cette odeur de cigare ? demanda le plusgrand.Aussi posément que s'il parlait de la pluie et du beau temps.— Le bureau de tabac de l'angle de Broadgate a été touché.On devrait aller en chiper quelques-uns avant qu'ils ne s'envolent en fumée.J'allai m'adresser à une quinquagénaire en fichu.— Avez-vous vu une fille quitter la cathédrale ?— Elle ne va pas flamber, hein ?Si, pensai-je.— Les volontaires se chargent de tout.Une jeune femme est-elle sortie de l'église ?— Non.Elle reporta son attention sur la toiture.Je descendis Bayley Lane puis revins, sans avoir vu Verity.Elle avait dû emprunter une autre issue.Pas celle de la sacristie, car les équipes de secours l'utilisaient.Celle située à l'ouest.Je courus jusque-là.Des gens s'étaient regroupés sous le porche: une mère et ses trois enfants, un vieillard emmitouflé dans une couverture, une fille en tenue de soubrette et une dame au nez crochu qui se dressait devant les portes.Je vis sur ses bras croisés un brassard du WAS.— Vous n'avez-vous vu personne quitter les lieux '— Seuls les pompiers sont autorisés à passer, déclara-t-elle sèchement.Et s'il me semblait avoir déjà entendu cette voix, je n'avais pas le temps d'approfondir la question.— Des cheveux roux.Elle portait une longue.une chemise de nuit blanche.— Une chemise de nuit ?Un îlotier courtaud approcha.— J'ai ordre de faire évacuer les lieux.Dégagez les accès.La mère de famille prit le plus jeune de ses enfants sous, son bras et s'éloigna.Le vieillard la suivit en traînant le pasL'homme trapu s'adressa à la vieille fille.— Venez, mademoiselle Sharpe.— Je ne bougerai pas d'ici ! Je suis la présidente de la Guilde féminine des autels et du comité floral.— M'en fiche.J'ai des instructions.— Auriez-vous vu une rouquine ?Le cerbère féminin se redressa.— J'empêche les pillards d'entrer.Je suis ici depuis le début du raid et j'y resterai jusqu'à l'aube s'il le faut.— Et moi, je ferai dégager la porte ouest comme j'ai fait dégager la porte sud, rétorqua l'îlotier.— Je cherche une jeune femme.Cheveux roux.Chemise de nuit blanche.— Adressez-vous à la police.Il me désigna la rue que je venais de suivre.Je repartis au trot, en estimant que la présidente du comité floral remporterait cette joute.Qui me rappelait-elle ? Mary Botoner ? Lady Schrapnell ? Une des clientes de chez Blackwell ?L'îlotier n'avait pas été aussi efficace qu'il le prétendait.Nul ne s'était éloigné, au sud, et les deux jeunes gens servaient toujours de soutien au réverbère.Je longeai la cathédrale en direction de Bayley Lane quand je vis la « procession solennelle ».C'était le terme que le sergent avait employé pour décrire l'arrivée au poste des volontaires qui apportaient les trésors récupérés dans l'édifice en flammes.Je m'étais imaginé un défilé plein d'apparat, avec à sa tête le prévôt Howard qui brandissait fièrement les couleurs du régiment du Warwickshire, suivi par des notables qui portaient d'un pas mesuré les chandeliers, le calice et la boîte à hostie, le crucifix fermant la marche.Il me fallut par conséquent un certain temps pour déterminer à quoi j'assistais.Ce n'était pas une parade triomphale mais la débandade d’une armée en déroute.Tous couraient, le chanoine avec des chasubles et un candélabre sous chaque bras, un adolescent serrant contre lui le calice et un extincteur, le prévôt qui tenait la hampe comme une lance et se prenait les pieds dans le drapeau.Je les regardai passer, ce qui me permit d'éliminer une des possibilités avancées par Verity.Aucun n'avait sauvé la potiche de l'évèque.Ils se ruèrent dans le poste de police et durent lâcher leurs trésors pêle-mêle, car ils ressortirent sitôt après pour repartir vers la sacristie.Un homme en combinaison bleue les arrêta au bas des marches.— Inutile.Il y a trop de fumée.Le prévôt Howard l'écarta et entra.— Je dois récupérer l'Évangile et les Épîtres.— Où sont les pompiers ? voulut savoir l'adolescent.Le chanoine leva les yeux au ciel.— Les pompiers ? Ce que je me demande, c'est où est la RAF !Le jeune homme regagna le poste de police et je le suivis à l'intérieur.Les trésors sauvés des flammes s'alignaient sur le comptoir et les couleurs du régiment avaient été appuyées contre une paroi.Pendant que j'entendais :— Alors, essayez encore ! Le toit du chœur est en feu.Je les passai en revue.Les chandeliers, le crucifix en bois, et divers objets qui n'avaient pas figuré sur la liste : des missels écornés, des enveloppes contenant des contributions au denier du culte et un surplis.Tout n'avait donc pas été répertorié, mais la potiche de l'évèque manquait à l'appel.Le jeune homme nous laissa.Le sergent décrocha le téléphone et je décidai de l'interroger avant qu'il n'eût les pompiers en ligne.— Auriez-vous vu une jeune femme rousse ?Il secoua la tête et couvrit le micro avec sa paume.— Elle est certainement dans un abri.Un abri.Bien sûr ! C'était le lieu le plus logique où se réfugier, pendant une alerte.Et Verity avait suffisamment de bon sens pour ne pas s'attarder sous une pluie de bombes.— Suivez Little Park Street puis Bayley, et ensuite prenez à gauche.Je le remerciai et ressortis.Les incendies se rapprochaient.Le ciel était orange fumeux et des flammes jaunes dansaient devant Trinity Church.Les faisceaux des projecteurs s'entrecroisaient dans une nuit de plus en plus claire et glaciale.Je soufflai sur mes mains, sans ralentir le pasJe ne trouvais pas l'abri.Au milieu d'un pâté de maisons quant à elles intactes je voyais un tas de gravats fumants et une épicerie en feu.Ailleurs, tout était silencieux et obscurJ'appelai Verity, en redoutant d'entendre sa voix s'élever des décombres.Je repartis à la recherche d'une pancarte signalant un refuge.Je la vis, au centre de la chaussée.Je regardai autour de moi pour essayer de déterminer d'où elle était tombéeJ'allai me pencher dans les cages d'escalier [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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