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.Si nous avions fait demi-tour, alors nous aurions regagné le fleuve en peu de temps, à marches forcées.— Il a refusé ?— Il recherchait la gloire.Il lui fallait une grande victoire.Il l’a eue, sa bataille.— Et vous ?— J’ai joué au couard, dit Decimus.Et je suis encore en vie.Tous les braves sont morts, y compris le tribun, je l’espère.— Vous êtes-vous enfui ?— Non, pas exactement.Au début de l’assaut, j’ai été atteint à la tête.Peut-être par un coup malheureux d’un de mes hommes.Sans doute non intentionnel, car je n’étais pas un mauvais officier, du moins je le crois.En tout cas, je suis tombé en perdant connaissance.Quand je suis revenu à moi, je me trouvais dans un enchevêtrement de corps.Un horrible troll était couché sur moi, bien mort.En m’extrayant de cette pile atroce, j’ai vu que la bataille était finie ou presque.Nos derniers légionnaires résistaient en petits groupes aux forces du Mal.Ceux qui cherchaient à fuir étaient très vite rattrapés et massacrés.Ceux du Mal achevaient les blessés qui tentaient de ramper.— Alors vous êtes resté parmi les morts ?— La tradition romaine aurait exigé que je me relève et reparte au combat en entraînant mes hommes si valeureux.Mais je me suis dit : « Decimus, Dieu te donne une chance inespérée de t’en tirer indemne, rien qu’avec un coup sur la tête, et tu ne dois pas te montrer ingrat.» Alors je suis resté immobile, j’ai fait le mort.Tout près de moi, un légionnaire, qui n’était pas tout à fait mort, agonisait et je suppose que j’aurais dû lui venir en aide, ou du moins lui faire savoir que j’étais là, qu’il n’allait pas mourir seul.Mais, en toute conscience, hormis cet acte de compassion un peu insensé, je n’aurais pas pu grand-chose pour lui.Si j’avais essayé de bouger, on m’aurait vu et c’eût été ma fin.Finalement, l’homme est mort, mais longtemps après, et c’était déchirant à entendre.La nuit est venue et, avec elle, le silence.La bataille était vraiment finie.J’ai rampé hors du tas de cadavres, et me voici.Alors, dites-moi, suis-je un lâche pour vous ?— Je ne saurais juger aucun homme.Vous encore moins que nul autre.Dans de telles circonstances, j’aurais probablement fait de même.Je n’en suis pas certain, mais oui, j’aurais probablement agi de la même façon.— Votre compréhension me réconforte, à défaut de votre admiration.— Il n’est pas question d’admiration.Je vous ai déjà dit que je me réjouissais de vous compter parmi nous.Sans vous, le Mal nous aurait sûrement submergés avant que les gargouilles ne se jettent dans la mêlée.— Que savez-vous de ces gargouilles, Harcourt ?— Rien.Je suis aussi perplexe que vous.Je sais seulement que celles qui sont venues à notre aide sont faites de bois et non de pierre.Apparemment, elles ont été sculptées en remplacement de certaines autres tombées et dont nous avons trouvé les débris sur les dalles.Mais qui a pu les sculpter et pourquoi sont-elles venues se joindre à nous ? Je n’en ai pas la moindre idée.— Il y a de la magie dans tout cela.— Je le pense.Mais je préfère ne pas m’interroger à ce propos.— En tout cas, cette magie nous a été bénéfique.— En effet, acquiesça négligemment Harcourt.— Je pose trop de questions, c’est mon défaut.Mais je me demande pourquoi vous êtes ici.— Nous accomplissons une mission.— Et vous ne désirez pas en parler ?— Exactement ; mais, comme vous avez pu le voir, elle n’est pas sans péril.— Je ne recule pas devant le danger, sauf circonstances exceptionnelles.Et parfois je fais preuve de bon sens.C’est le pis que l’on puisse dire de moi.Dès la chute du jour, les voyageurs s’arrêtèrent pour la nuit, au bout d’une petite vallée, non loin d’un minuscule ruisseau.Ils se trouvaient en terrain découvert ; seuls quelques rares bouquets d’arbres les dissimulaient.Ils allumèrent un feu et firent frire du bacon et des galettes de froment.Harcourt enduisit d’onguent les plaies du Noueux sans requérir l’aide de l’abbé qui se contenta d’observer la scène, le perroquet perché sur son épaule.Un peu plus tard, Yolanda et Nan, assises près du feu, les appelèrent pour dîner.— Cet endroit est agréable, dit Decimus.Nous ne sommes pas cernés par les arbres.Je dois dire que c’est un réconfort que d’avoir quatre gargouilles qui montent la garde.— Peut-être ne serons-nous pas obligés de les relever cette nuit, risqua l’abbé.Après tout, elles…— Nous prendrons nos tours de garde, le coupa Harcourt [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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