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.Et son arrière-train est encore plus provocant sous ce chandail.— C’est de l’incessante quête de la justice que vous cherchez à vous reposer, lieutenant ? me demande soudain Pierce.Où voulez-vous simplement vous abriter des flèches qu’un sort jaloux lance au hasard ?— Si je peux me permettre d’exprimer ça autrement, disons que je suis vanné.— Conséquence, sans doute, d’une longue nuit consacrée à l’art aventureux de pourchasser les criminels.— Je n’ai pas dormi beaucoup, voilà tout.Qu’est-ce qu’elle a, Bella ? Quand je la regarde, j’ai l’impression que ce n’est pas hier que je l’ai vue pour la dernière fois, mais que ça remonte à cinq ans.— Pour moi, lieutenant, elle est simplement vannée, comme vous.Mais sa fatigue est dans la tête, ce qui est beaucoup plus douloureux, vous ne croyez pas ?— Vous avez peut-être raison, Lambert.Tout le monde a la tête dérangée et c’est ça qui m’a déprimé toute la journée.— A moins que ce ne soit le bruit furtif des pas du destin trottinant derrière vous ? Quel homme a le courage de tourner la tête pour défier son destin, lieutenant ? Alors nous passons nos journées à fuir le plus loin possible, et ce que nous appelons conversation n’est qu’un gémissement de terreur.Du coup, je pars vers la porte d’un pas décidé.— Vous nous quittez déjà ? roucoule gaiement Pierce.Vous n’avez pas bu votre café.— J’étais venu me remonter le moral, grommelé-je par-dessus mon épaule.Mais cinq minutes de plus avec vous et je serais mûr pour le suicide.— Vous avez pris votre assassin ? me crie-t-il avant que je referme la porte.— Bien sûr ! Mais j’ai dû le relâcher : il n’était pas au goût du jour.CHAPITRE IXDans la journée, les choses ne s’améliorent pas beaucoup.Je déjeune au comptoir d’un drugstore et je comprends, mais trop tard, pourquoi ces boîtes font aussi des affaires prospères dans la pharmacie.Quand je reviens au bureau, Polnik m’y attend.Il a de nouveau sa mine des jours sombres.— Vous deviez rentrer à midi, lieutenant, gémit-il.Il y a deux heures que je vous attends et je n’ai pas encore déjeuné.— C’est de courser cette 611e à travers toute la campagne qui vous a mis en appétit ?Une lueur de terreur superstitieuse s’allume dans ses yeux et il regarde nerveusement derrière lui.Il croise les doigts pour conjurer le mauvais œil.— Qu’est-ce que c’est que tout ce cirque ? lui de-mandé-je avec une froideur polaire.— C’est cette femme de chambre.(Sa voix n’est plus qu’un murmure enroué.) Est-ce que vous croyez aux sorcières, lieutenant ?— Bien sûr, mais pas du genre que vous voulez dire.— Lieutenant, marmonne-t-il, elle est extralucide !.Voilà : vous manquez tomber, vous tendez une main pour vous rattraper, il se trouve que cette fille passe à portée de votre main juste au même moment et que par hasard votre main arrive… (Il avale sa salive avec peine.) Alors, elle se trompe sur vos intentions.Ce n’est tout de même pas pour ça qu’elle va vous jeter le mauvais œil, non ?— Ça dépend du nombre de fois où vos intentions ont été mal comprises, Polnik.Pourquoi croyez-vous que c’est une sorcière ?Il écarquille les yeux.— Tout à coup, comme ça, sans raison, elle m’a dit que si je recommençais elle appellerait ma femme, qu’elle lui dirait qu’elle était vendeuse dans un magasin de luxe, que j’hésitais à choisir un cadeau pour ma femme et pour sa mère – pour sa mère ! – et qu’elle avait pensé que le mieux, ce serait de demander à ma femme ce qui leur ferait plaisir.Je vois d’ici ce qu’on lui aurait répondu !— Et c’est pour ça que c’est une sorcière ?— La mère de ma femme a débarqué hier soir.Comment cette fille pourrait le savoir si elle n’a pas une boule de cristal ou un truc comme ça ? Ma belle-mère me suffit largement comme sorcière.— A mon avis, si vous n’êtes pas changé en crapaud d’ici ce soir, vous ne risquez rien.Qu’est-ce que ça a donné avec Mme Mayer ?— J’ai fait exactement ce que vous m’avez dit, lieutenant.Mais cette bonne femme est tellement nerveuse que c’en est contagieux.— Bon.Maintenant que vous m’avez fourni votre alibi, racontez ce qu’elle a raconté.— Chaque fois que je parlais de Hardacre, elle se mettait à chialer.J’en avais tellement marre qu’à la fin j’ai appelé Qui-vous-savez ! Elle dit qu’elle a vu son portrait une ou deux fois, que c’était seulement1 sa tête et ses…— Bon.Hardacre la laissait regarder ?— Non, justement.Le tableau était sur le cheval, vous comprenez ? Tourné vers le peintre, forcément, pas vers la souris.Et quand Hardacre avait fini de travailler, il portait le tableau dans un coin, collé au mur
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