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.Il y a des vêtements pour vous deux dans le dressing, et l’on m’a demandé d’apporter sur le croiseur tout ce qu’il te faudra pour le voyage, Killashandra.Teradia se leva d’un mouvement fluide, hésita, puis se rendit du côté de Killashandra.— Tu n’imagines pas le plaisir que j’ai eu à voir un Ancien réduit au silence.Excellente stratégie de ta part.Déséquilibrer l’ennemi, le maintenir dans l’incertitude.Ils ne savent pas quoi faire dans cette situation, ils n’en ont pas l’expérience.Puis Teradia posa sa joue lisse et parfumée contre celle de Killashandra et, avant que la chanteuse-crystal ait eu le temps de réagir, elle s’était éclipsée, refermant la porte derrière elle.— Tu peux dire que tu lui as fait grosse impression, dit Lars.Je te raconterai les démêlés de Teradia avec le Conseil, comme ça tu comprendras mieux ce qu’elle voulait dire.Moi, je n’aurais jamais pensé à protester contre ce ridicule numéro des sentinelles, mais je suppose, remarqua-t-il avec un soupir exaspéré, que c’est parce que j’en ai l’habitude.Ce doit être…Il chercha le mot juste et, ne le trouvant pas, haussa les épaules.— C’est extraordinaire de ne pas avoir besoin d’armes et de sentinelles.Est-ce le cas seulement sur Ballybran, ou cette bienheureuse situation existe-t-elle aussi sur Fuerte ?— Sur les deux.Sur Fuerte, par manque d’agresseurs, et sur Ballybran parce que tout le monde est trop occupé dans les chaînes à chanter le crystal.Nous connaissons notre place et nous y trouvons la sécurité, dit-elle, imitant la voix d’Ampris.Lars, comment ferons-nous pour faire sauter les moniteurs au Conservatoire ? Ils doivent être installés maintenant, j’en suis sûre.— Tu pourrais toujours piquer une nouvelle crise.— Non, merci.Les crises de nerf, c’est épuisant.— Oh, c’est pour ça que tu es épuisée aujourd’hui ?— Le plaisir ne me fatigue jamais.Bon, maintenant, il faudrait déjeuner et s’habiller.Je sens que je vais avoir une crise de circonspection.Quelques minutes plus tard, ils entrèrent dans la salle de réception.Un officier se leva d’un bond, bredouillant des questions sur la santé de Killashandra, des excuses pour les désagréments que la coupure de courant avait pu lui causer, et les priant respectueusement de bien vouloir rejoindre l’Ancien Torkes et le Capitaine du Port dans la Salle des Communications.Olav Dahl avait les traits tirés par la fatigue, mais c’est avec une lueur dans l’œil qu’il lui demanda si tous ses désirs avaient été satisfaits.Elle le rassura, puis, se tournant vers Torkes affecta la surprise devant sa fatigue évidente, et se mit à papillonner gracieusement autour de lui.— Si cela vous convient, Ligueuse Ree, j’aimerais appareiller immédiatement, dit Torkes en se levant quand ses manifestations d’intérêt prirent fin.Il la regarda, comme s’attendant à des objections.— Je n’ai pas terminé, et même, pour être absolument véridique, je n’ai pas commencé la tâche qui m’a amenée sur Ophtéria.Je suis plus impatiente que vous ne l’imaginez d’effectuer la réparation de l’orgue et de partir.Je suis sûre que nous serons, tous soulagés quand je repartirai chez moi.À l’évidence, l’Ancien Torkes ne pouvait pas être plus d’accord, quoiqu’il continuât à lancer des regards sceptiques sur Killashandra tout en faisant ses adieux à Olav Dahl.Lars se tint discrètement à l’écart.Dans l’intervalle, des marins en uniforme du Conseil avaient formé une haie d’honneur de la Résidence jusqu’au quai où le croiseur attendait ses éminents passagers.Arrivée en bas de la rampe, Killashandra leva les yeux vers les terrasses, les pollys, les maisons, le vieux volcan de la Tête, les bateaux de pêche quittant lentement le port, le cœur serré de quitter l’île de l’Ange.Quelqu’un lui toucha le bras, Olav, avec deux guirlandes à la main.— Permettez-moi de sacrifier à une coutume de l’île Ligueuse.Il lui passa au cou les fleurs odorantes, les mêmes que la guirlande de fiançailles de Lars, puis il mit l’autre au cou de son fils.— Acquitte-toi diligemment du devoir que tu as accepté de protéger la personne de la Ligueuse, et reviens-nous seulement quand tu l’auras vue partir saine et sauve à l’astroport !Killashandra n’eut pas le temps de lui répondre qu’il avait déjà reculé.Elle dut se contenter d’un sourire pour le remercier de sa confiance, avant de monter dans la vedette qui attendait.Elle balaya d’une main impatiente les larmes qui lui montaient aux yeux, craignant qu’on ne les remarque, et prit place sous la tente au milieu du bateau.Elle ne s’étonna pas que Lars reste à l’écart, car il devait être aussi surpris qu’elle de l’adieu d’Olav.Immobile, elle contemplait la masse trapue du croiseur, le trouvant de plus en plus rébarbatif à mesure qu’elle en approchait.Et son opinion ne changea pas durant les trois jours du voyage la ramenant à la Cité.Le Capitaine, homme taciturne du nom de Festinel, l’attendait en haut de la passerelle et la conduisit lui-même à sa cabine, expliquant que son garde du corps serait logé dans la cabine contiguë, à portée de sa voix.Elle ne protesta pas, mais comprit que ce voyage serait une répétition de celui avec les Trundimoux.Eh bien, elle n’en était pas morte.Lars parut alors dans la coursive, et le Capitaine Festinel l’accueillit presque avec effusion.Au dîner, Festinel manifesta une grande déférence envers Lars, sans doute impressionné par ses qualités de marin, ou plutôt par le récit du sauvetage imaginaire de Killashandra, dans l’îlot dangereusement situé de son exil.Killashandra ne prêta que sa présence physique au mess des officiers.Elle était fatiguée.Les résonances assourdies du crystal bourdonnaient dans ses veines, quoique plus assez fortes pour faire dresser les poils de ses voisins.Elle restait courtoise quand on lui adressait la parole, mais répondait laconiquement, se contentant la plupart du temps d’un sourire énigmatique.L’Ancien Torkes ne cessait de lui décocher subrepticement des regards méfiants, mais n’engagea pas la conversation.Ce qui lui convenait parfaitement.Qu’il continue à douter, incertain et déséquilibré.Mais comment pourrait-elle avoir des rapports normaux avec Lars si son appartement du Conservatoire était monitoré ?Sur le croiseur surpeuplé, impossible pour eux d’avoir une conversation intime, ni même l’occasion d’une caresse.L’abstinence après la fête ne convenait pas à son tempérament.C’est pourquoi, dans sa préoccupation, elle ne remarqua le gémissement subliminal que le soir du second jour, quand elle s’agita pendant tout le dîner, se frictionnant le cou et les oreilles.Quelque chose n’allait pas.— Vous semblez très nerveuse ce soir, Ligueuse, dit enfin Lars, qui avait enduré ses contorsions pendant tout le dîner.Il avait parlé bas, pour elle seule ; mais sa voix portait.— Les nerfs… non, ce ne sont pas les nerfs.Ce croiseur est-il, pourvu d’une traction-crystal ? dit-elle d’un ton accusateur, regardant le Capitaine Festinel.— En effet, Ligueuse, et je suis au regret de vous dire qu’il nous pose actuellement quelques difficultés.— La traction a un urgent besoin d’être réaccordée.Dès que vous rentrerez au port [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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