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.Je dois vous avouer que je me réjouis par avance de me régaler de rôtis, de jambons, de bacon.Il n’y a rien de plus savoureux.Serena intervint :Père, avec moins de chiens de meute, de chevaux et de pisteurs embusqués nous pourrions peut-être trouver plus aisément la piste de ces animaux timides.Manion la regarda comme si elle était encore une toute petite fille insolente avant de se tourner vers Xavier.— Jeune homme, je suis heureux que vous soyez là pour la protéger.Sur ce, le Vice-roi leva le bras, les cuivres retentirent en même temps que les hautbois, les chiens de meute aboyèrent et s’élancèrent vers les clôtures et la piste qui traversait les oliveraies avant de pénétrer dans les futaies salusanes.Deux jeunes serviteurs au regard lumineux ouvrirent les poternes, d’ores et déjà excités par la chasse.Les chiens furent les premiers à se ruer à l’extérieur en désordre, suivis par les chasseurs professionnels sur leurs grands coursiers.Manion Butler était de leur partie et, en chevauchant, il porta à ses lèvres un ancien bugle de famille qui datait du temps de Bovko Manresa, le premier humain à s’être installé sur Salusa.La chasse suivit, sur des montures plus modestes, avec les valais qui étaient chargés de dresser les camps, de dépecer le gibier et de préparer le festin de retour au manoir.Les chasseurs s’étaient déjà dispersés, et chaque chef de partie avait choisi son point de pénétration dans la forêt.Xavier et Serena suivaient à trot lent.Un jeune homme au regard brillant les dépassa et se retourna brièvement pour adresser un clin d’œil à Xavier : il semblait savoir que le couple n’était pas là pour le seul plaisir de la chasse.Xavier lança sa monture au galop et Serena le suivit.Ils dévalaient la pente entre les arbres et atteignirent un ruisseau boueux grossi par les eaux du printemps.Ils échangèrent un sourire complice en écoutant les aboiements lointains des chiens de meute et les appels du cor.La forêt privée des Butler s’étendait sur des centaines d’acres, sillonnée par un vaste réseau de sentiers de chasse.Elle était avant tout une réserve naturelle, avec ses prairies et ses ruisseaux, ses champs de fleurs qui se répandaient comme des émaux dès que les dernières neiges fondaient, ses oiseaux et ses poissons.Xavier se régalait de ce simple bonheur : se retrouver seul avec Serena.Leurs chevaux avaient repris un trot tranquille et ils se laissaient effleurer par les branches.Parfois, il se penchait pour écarter les plus grosses qui menaçaient le visage de sa belle, tandis que Serena désignait les oiseaux qui s’envolaient sur leur passage et les petits animaux qui se perdaient dans les taillis.Dans sa panoplie, Xavier avait une dague de chasse, un fouet de charretier et un pistolet Chandler qui tirait des éclats de cristaux chemisés.Serena, elle, n’avait que son couteau personnel et un pistolet de faible calibre.Mais ni l’un ni l’autre ne comptait ramener un gibier.Ils se chassaient mutuellement, avec passion, et cela seul comptait à leurs yeux.Serena trouvait son chemin sans hésitation, comme si elle avait profité de la mission de Xavier pour trouver des refuges d’amour dans la forêt.Ils traversèrent un bosquet de pins sombres avant de s’avancer dans une prairie d’herbe haute parsemée de fleurs étoilées et de grands roseaux robustes qui entouraient un étang alimenté par une source murmurante.— L’eau est pétillante, dit Serena.Elle picote la peau.— Est-ce que tu veux dire que tu aimerais t’y baigner ? demanda Xavier, la gorge soudain nouée à cette seule idée.— L’eau de la source est tiède.Oui, je suis prête à prendre le risque.En souriant, elle mit pied à terre et laissa sa jument brouter paisiblement.Tout soudain, il y eut un bruit dans l’étang, mais les roseaux leur masquaient la vue.— On dirait bien qu’il y a aussi des poissons, commenta Xavier.Il mit pied à terre en flattant l’encolure de son cheval avant de le laisser à son tour renifler l’herbe haute et les fleurs près de la jument grise.Serena ôta ses bottes et ses bas, avant de relever ses jodhpurs au-dessus de ses genoux pour s’avancer pieds nus dans les buissons.— Je vais voir si l’eau n’est pas trop froide, fit-elle d’un ton enjoué en écartant les herbes.Xavier vérifia les sangles de sa selle, puis sortit d’une sacoche de cuir une bouteille de jus de citrus frais.Il suivit Serena, savourant d’avance un bain avec elle.Ils seraient seuls et nus dans cet étang solitaire et ils s’embrasseraient tendrement.Brusquement, un énorme sanglier surgit entre les roseaux dans un jaillissement de boue.Serena poussa un cri, plus inquiète que terrifiée, et tomba en arrière.La bête brute piétinait les herbes avec ses sabots.Deux défenses saillaient de son groin, souillées de sang séché et de lambeaux de viscères.Elle avait des yeux à l’éclat sauvage, très écartés, d’un noir de jais, et grognait sourdement comme si elle allait cracher du feu.Si l’on en croyait les contes, les grands sangliers avaient éviscéré bien des hommes, et des multitudes de chiens et de chevaux.Mais, à présent, il n’en restait qu’un petit nombre.— Serena ! Jette-toi dans l’eau !Le sanglier se retourna en entendant le cri de Xavier.Serena sortit des buissons et s’avança dans l’étang.Elle se mit à nager, sachant que le sanglier ne chargerait pas si elle se trouvait en eau profonde.Le sanglier surgit des taillis et, en hennissant, les chevaux coururent jusqu’en haut de la prairie.— Xavier, attention ! cria Serena en sortant son couteau.Mais elle savait qu’elle ne pouvait l’aider.Xavier se campa fermement, son couteau dans une main, le pistolet Chandler dans l’autre.Il visa calmement et tira par trois fois dans la tête du sanglier.La volée de cristaux blindés déchira la mâchoire de la bête et lui ouvrit le crâne.Au quatrième coup de feu, les défenses volèrent en miettes.Mais la bête n’avait pas ralenti, emportée par la violence de sa course.Xavier tira encore par deux fois.Le sang éclaboussa le poil hirsute du sanglier mortellement atteint [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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